🎤Soutenir la transition vers le bio, une discussion avec Maxime Durand, cofondateur de Beyond Green
Aujourd’hui, je voudrais vous parler d’un paradoxe. Un paradoxe qu’on croise tous, sans toujours le voir :
🔎 D’un côté, la demande pour une alimentation plus saine, plus durable, plus bio, n’a jamais été aussi forte : on veut tous mieux manger.
🥕 De l’autre, les agriculteurs qui veulent répondre à cette demande se heurtent à un mur.
Un mur invisible, mais bien réel :
👉 une transition vers l’agriculture biologique dure 2 à 3 ans,
👉 pendant cette période, les agriculteurs sont laissés sans aides suffisantes, sans reconnaissance, sans filet de sécurité,
👉 avec une production qu’ils ne peuvent pas valoriser comme bio pendant toute la période de transition.
Résultat ? Des centaines de producteurs renoncent. Pas par manque de volonté. Par manque de moyens.
👉 Parce qu’il ne suffit pas de dire “on veut plus de bio” — il faut encore créer les conditions pour que cela devienne possible. Il faut soutenir la transition vers le bio… et ça, ça se paie !
🎤Dans cette conversation, on parle :
- de la face cachée du label bio,
- des vrais freins systémiques à la transition agricole,
- du rôle que les citoyens, les marques, les distributeurs et les politiques peuvent jouer,
- et bien sur, des produits alimentaires lancés sous les trois marques de Beyond Green pour soutenir le financement des agriculteurs en transition : Pour Demain, Transition et Vivants.
🎧 Un épisode qui donne envie d’agir, à notre échelle. Et qui nous rappelle qu’en tant que consommateur, on peut participer à soutenir la transition vers le bio et changer le monde à chaque repas. Alors, à nous de jouer 😉
🎧Je vous souhaite une très belle écoute !
Et voici quelques chiffres pour nous rappeler les enjeux de l’agriculture. Vous comprendrez pourquoi il est indispensable de soutenir la transition vers le bio !
- Réchauffement climatique : en France, l’agriculture est responsable de 19 % des émissions de GES en 2022, se positionnant comme le deuxième secteur émetteur après les transports (principalement l’élevage et les engrais azotés).
- Santé des sols : selon l’Observatoire européen des sols, près de 90 % des sols agricoles français sont dégradés. Cette dégradation est attribuée à des pratiques agricoles intensives telles que le labour profond, l’utilisation excessive d’engrais azotés et de pesticides, entraînant une perte de biodiversité, notamment des vers de terre, indicateurs clés de la santé des sols.
- Pollution des eaux : les pertes d’azote et de phosphore provenant des engrais ou des épandages entraînent l’eutrophisation des eaux souterraines et de surface, ainsi que des eaux côtières.
- Santé humaine : l’agriculture conventionnelle repose sur l’usage d’intrants chimiques -or, certains pesticides sont perturbateurs endocriniens, neurotoxiques ou cancérogènes probables (ex : glyphosate classé comme « cancérogène probable » par le CIRC). L’élevage est largement intensif et repose sur l’utilisation d’antibiotiques, souvent de façon préventive, qui contribue à l’antibiorésistance, une des plus grandes menaces sanitaires mondiales (selon l’OMS).
Les systèmes intensifs peuvent produire des aliments caloriques mais peu nutritifs : perte en minéraux, fibres, antioxydants, etc. Nos fruits et légumes sont pauvres en vitamines à cause de la sélection variétale ou des sols appauvris.
La santé humaine est également affectée par les pollutions des eaux par les nitrates et les pesticides qui ruissellent vers les nappes phréatiques. Certaines régions dépassent les seuils de potabilité pour les nitrates (ex. Bretagne).
- Perte de la biodiversité : la perte de biodiversité induite par l’agriculture en France est un phénomène profond, bien documenté et alarmant, car elle touche à la fois la faune, la flore, les insectes pollinisateurs, et même la vie microscopique des sols. La monoculture, l’usage intensif des pesticides et herbicides, la pollution des eaux et des sols, le travail intensif du sol… tout cela participe à détruire la biodiversité environnante
- Environ 1/3 des oiseaux des campagnes ont disparu en 15 ans. Les espèces comme l’alouette des champs, la perdrix grise ou le bruant proyer sont en chute libre.
- Plus de 75 % des insectes volants auraient disparu des zones agricoles européennes en 30 ans (source : étude allemande, confirmée en partie en France).
- La diversité microbienne des sols agricoles diminue fortement avec l’intensification (source : INRAE).
- Souveraineté alimentaire : La France importe environ 50 % des protéines végétales (soja notamment, pour l’alimentation animale). De plus en plus de fruits, légumes, légumineuses viennent de l’étranger (ex. : Espagne, Maroc, Amérique du Sud).
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Si la question agricole vous intéresse, allez jeter une oreille sur les épisodes de Demain N’attend Pas avec :
– ep 69 : Audrey Bourolleau, fondatrice d’Hectar, un grand campus agricole soutenu par Xavier Niel.
– ep 46 : Nicolas Chabanne, fondateur de CQLP, une marque de produits alimentaires qui soutiennent les producteurs
Et pour découvrir les marques de Beyond Green, allez voir leur site ici :
⏩ Pour Demain
⏩ Transition
⏩ Vivants
Depuis 2020, au travers de ces 3 marques, Beyond Green a accompagné plus de 650 agriculteurs, soutenant la transition vers une agriculture durable de plus de 400ha de terres.
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